Histoire d’un suivi en orthophonie, épisode 3

 

Exemple d’intervention en EHPAD avec l’une de nos orthophonistes, Delphine Courtier :

Jeanne est âgée de 91 ans et vit en EHPAD depuis 1 an. Elle présente des troubles cognitifs qui impactent son langage. Elle perd le fil de sa pensée, peut commencer une phrase sans pouvoir la finir. Depuis quelques semaines, les mots sont de plus en plus rares, les difficultés pour la comprendre de plus en plus manifestes.  

L’intervention orthophonique en EHPAD dans le cadre d’un stade sévère de la maladie, est bien différente de celle pratiquée en cabinet : pas d’horaire ni de lieu fixe -> Notre orthophoniste va échanger avec Jeanne quand celle-ci est disponible (physiquement et moralement) et là où elle se trouve à ce moment là : parfois dans le couloir, parfois en présence d’autres résidents, parfois à midi pendant le déjeuner, parfois elle ne pourra pas la voir cette semaine… 

L’objectif est également bien différent de celui visé en stade léger : pas de rééducation, la pathologie étant évolutive, les symptômes vont s’aggraver de façon inéluctable -> Notre orthophoniste, par sa présence, son regard, le toucher et le maintien du tour de rôle pendant la conversation, renvoie à la personne qu’elle reste un interlocuteur à part entière quels que soient les troubles. La prise en soin consiste aussi à expliquer les changements qu’implique la maladie aux proches et aux professionnels. Ceux-ci peuvent alors prendre conscience de la nécessité de maintenir un échange.

Jeanne se sent alors moins angoissée face aux incompréhensions qu’elle vit au quotidien, a envie de s’exprimer et de garder du lien avec les autres.

Notre orthophoniste intervient en EHPAD deux jours par semaine à raison d’une demi-journée par établissement.





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